Transformé en chambre d'hôtes grand luxe mais aussi en galerie d'art et salon de thé... se laisser tenter pour un moment de raffinement à la pause café ou pour apprécier réellement le lieu et s'imprégner du luxe ambiant durant quelques nuits.
La curiosité toujours aiguisée du 28, favorise, saison après saison, la rencontre d’œuvres et d’artistes en symbiose avec la quête esthétique de la Maison.
À l’intérieur de la Maison, la collection d’art s’étoffe chaque année, à l'exemple de Cedrix Crespel.
Les œuvres de Philippe Huart, Michel Macréau, sont venues se glisser dans le décor et capturent l’attention au gré des espaces et des moments de la journée.
Michel Macréau
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L'artiste peintre français Michel Macréau naît le 21 juillet 1935 à Paris. Il décède en 1995. Michel Macréau suit des études artistiques où il participe à la réalisation de cartons de tapisserie de Le Corbusier. Après plusieurs expériences collectives, sa première exposition personnelle à la galerie Raymond Cordier en 1962 remporte un franc succès. Elle signe le début d’une longue série d’expositions en France et à l’étranger. En 1969, le musée d’Art Moderne de la ville de Paris fait l’acquisition d’une première toile (une seconde sera achetée en 1982). Mais à partir de 1972, les doutes s’installent et Michel Macréau, en dépression, se voit contraint d’effectuer de longs séjours à l’hôpital par intermittence. C’est l’émergence de jeunes artistes au début des années 1980 comme Jean Michel Basquiat ou Robert Combas qui va lui redonner foi en son travail.
Et aujourd’hui, il apparaît effectivement comme un précurseur des artistes de la Figuration Libre et de Basquiat.
Philippe Huart
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Anesthésie de la violence
Philippe Huart travaille sur différents niveaux de perception et donne à visiter ses carnets de vie ou à faire le tour de ses fantasmes. Plusieurs lectures sont suggérées par ses toiles : esthétique, porteuse de messages, lyrique ou réaliste dans une fiction du quotidien pour rendre compte de l’uniformité et du désordre des informations visuelles qui nous bombardent. Son iconographie a le souci de ne pas dévoiler ce qui fonde les rapports métaphoriques établis entre les objets et ne les rend que plus fascinants qu’il s’agisse d’un revolver, de bonbons, de fleurs, de cachets pharmaceutiques… Le peintre privilégie les surfaces réfléchissantes où le spectacle alentour, hors champ, vient s’inscrire comme un film sur l’écran. Parti d’une imagerie reliée au Pop Art, il crée un univers peuplé de gélules rutilantes, de fleurs fatiguées, de confiseries acidulées. Ses somptueuses douceurs sont accumulées, entassées, juxtaposées, grossies et fragmentées. Du document photographique initial, il retire les éléments anecdotiques qui risqueraient de détourner l’attention du sujet principal de la composition. C’est le traitement de l’image qui l’intéresse avec toutes les ambiguïtés de la représentation. Son oeuvre s’attache à des zones de hautes définitions de l’image. Mais ses toiles n’ont pas grand chose à voir avec leur apparence ou les objets représentés. Elles constituent plutôt un ensemble de motivations et de propositions. Ainsi les gélules que le peintre prescrit ne dissimulent pas sous leurs couleurs alléchantes les effets secondaires et pernicieux que leur attirance voudrait faire ignorer. La dépendance à ses nouvelles Nourritures Terrestres dévoile la portée critique de l’oeuvre et son authentique pouvoir de perturbation. Si la symétrie la plus rigoureuse, coupant la toile par le milieu et proposant deux réalités qui se répondent comme une image reflétée, permet de concevoir la rigueur parfois extrême de cette démarche, il n’en reste pas moins que l’humour y a aussi sa place comme le prouve les titres des tableaux. Ses oeuvres ouvrent par le biais des réflexions (renforcées par les titres souvent en hommage à la musique Pop des années 1970), sur une grande complexité des éléments graphiques mis en place. Il semble que l’artiste est moins intéressé par la reproduction fidèle de l’image que par l’illusion optique qu’elle représente. Dans ce faux naturalisme, la perfection glacée du rendu des tableaux emprunte à sa technique d’ancien professionnel de la publicité. Il a une approche conceptuelle du sujet et introduit des mots mettant l’écriture en représentation pour conjuguer texte et images de manière variée, toujours avec une certaine finesse. Il aime toujours les reflets du monde extérieur sur les surfaces chromées des revolvers, des dragées, ou les froissures translucides des papiers de bonbons… Son goût des effets de matière, ses coups de brosses, ses glacis, s’expriment avec une maîtrise et une science qui évoquent les peintres des natures mortes hollandaises. La miraculeuse rencontre du brio et du fini dans l’harmonie des volumes et des couleurs donne à ses compositions une perfection rythmique d’une fascinante singularité. Leurs finitions parfaites leur ôtent tout message purement philosophique, social ou revendicatif mais laissent percer leur insidieuse violence. Huart se concentre sur un niveau de recherches quasi anesthésiantes, stupéfiantes où la signification de l’image le rapproche des artistes conceptuels. Son travail d’une vibrante polychromie reflète paradoxalement une émouvante tonalité, très sombre, qui semble profondément marquée par la mort. Sa peinture est animée d’intentions ou plutôt de provocations qui ne représentent pas mais créent une autre réalité à laquelle le spectateur apporte sa propre réponse sensible ou cognitive selon l’expérience, l’affectivité ou la culture de chacun.
Renaud Faroux, Paris
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